Le syndrome d’Asperger à l’honneur dans l’émission « Je t’aime, etc »

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La thématique du syndrome d’Asperger est abordée dans l’émission « Je t’aime, etc » diffusée initialement le jeudi 15 mars 2018 à 15h10 sur France 2.

L’émission présente l’histoire d’un couple, Jessica et Benjamin, ensemble depuis 12 ans. Au cours de leur relation amoureuse, Jessica a découvert qu’elle était autiste Asperger. Cette love story est le point de départ pour présenter les caractéristiques du syndrome d’Asperger et les particularités de fonctionnement des personnes autistes.

Jessica a 15 ans lorsqu’elle rencontre Benjamin qui en a 18, dans un cours de théâtre. Ils sont d’abord amis et la difficulté de compréhension des signaux non verbaux lors des échanges va différer dans le temps la transformation en relation amoureuse.

Jessica devient professeur de langue, avant de faire un burn-out, épuisée par la gestion d’une classe de 40 élèves et le stresse que cela engendre. Pour elle c’est le commencement d’un questionnement personnel sur les origines de son mal-être. C’est le visionnage d’une vidéo sur l’autisme qui va servir de déclencheur et l’orienter vers un diagnostic d’autisme auprès d’un professionnel spécialisé.

L’émission explique que pour les autistes Asperger les capacités intellectuelles étant préservées, le diagnostic est plus difficile et ca n’est qu’à 27 ans que Jessica obtient le sien. Elle raconte que plus jeune qu’elle avait à coeur de bien s’intégrer. Pour cela elle reproduit le comportement des personnes non autistes afin de faire plaisir à autrui et de ne pas s’attirer d’ennuis.

Pour autant elle présente des caractéristiques typiques de l’autisme, comme un évitement du regard, une difficulté de compréhension de l’implicite et des jeux de mots ainsi qu’un embarras et de la timidité pour aller vers les autres et entrer en relation. Elle crée par la suite un blog (le nom n’est pas cité dans l’émission et je ne l’ai pas trouvé pour le partager) sur le syndrome d’Asperger afin d’informer les gens sur cette réalité.

L’émission aborde aussi la thématique de la difficulté d’obtenir un diagnostic, du fait de l’absence de déficience intellectuelle des autistes Asperger et de leur maitrise du langage. Cela s’explique aussi par les thèses psychanalytiques qui ont longtemps dominé le champ de la psychiatrie dans les pays francophones. Ce courant de pensée attribue les causes de l’autisme à une difficulté psychologique créée par les parents (et surtout les mères) du fait de leur soit disant « distance émotionnelle ». Les praticiens issus de ce paradigme ont une posture culpabilisante vis à vis des parents. Les intervenants rappellent qu’aujourd’hui les causes de l’autisme sont attribuées à des facteurs génétiques et/ou environnementaux.

Jessica explique qu’elle préfère une vie routinière, réglée, sinon cela la met en difficulté car elle a du mal à s’adapter aux changements. Elle prend souvent les éléments de langage au premier degré et peut se vexer ou mal interpréter les propos qui lui sont adressés.

Elle évoque également la perception sensorielle chez les personnes autistes (qui fonctionnent souvent en hyper ou hypo sensibilités), notamment le fait qu’elle n’aime pas être touchée.

Globalement c’est une émission qui présente plutôt bien le syndrome d’Asperger et qui a le mérite de s’éloigner des représentations médiatiques « exceptionnelles » souvent diffusées.

Il y a simplement quelques points qui prêtent à confusion :

  • l’association systématique entre personnes autistes Asperger et personnes à Haut Potentiel Intellectuel (QI supérieur à 130). Ce sont deux deux réalités qui peuvent ne pas se recouvrir. Les personnes autistes Asperger n’ont pas de déficience intellectuelle, cela signifie que leur QI est au dessus de 70. Ils n’ont pas forcément un Haut Potentiel  associé
  • le terme de « maladie » qui est employé une fois dans l’émission pour parler de l’autisme. L’autisme n’est pas une maladie car cela supposerait qu’il y ait une altération de la santé ou des fonctions par rapport à une condition initiale de « bonne santé ». Or, les personnes autistes naissent avec un fonctionnement différent qui n’est pas dû à un changement d’état.

Et quelques lieux communs :

  • la référence au film Rain Man pour illustrer la représentation des personnes autistes
  • la fameuse Sillicon Valley, présentée comme un eldorado pour les personnes autistes Asperger.

Vous pouvez visionner la vidéo ici :

 

Cet article a 8 commentaires

  1. zanotti

    bonjour, je me présente je m’appelle marine dyspraxique-visio-spatiale, peur de l’abandon , dépendante affective . je me suis toujours très intéresser à l’autisme. actuellement je vais bientôt entamer une relation avec une fille potentiellement autiste nous savons pas encore les résultats car elle est actuellement entrain de faire des test pour le savoir. cette jeune fille présente certains troubles faisant partis de l’autisme ( angoisses du aux changements de situations, difficultés de communication , renfermement sur soi dès que quelque chose la contrarie) je comprends tout ce qu’elle ressent et je veux faire un maximum pour qu’elle ne se sente pas oppressée auprès de moi. j’ai commencé à m’attacher à elle le problème c’est que j’ai peur de trop m’attacher . j’ai peur que tout s’arrête je ne sais pas comment notre relation va fonctionner étant donnée que je suis quelqu’un de très affective j’ai tout le temps besoin d’affection et que certaines choses peuvent la mettre mal à l’aise , l’angoissé etc quelqu’un peut m’éclairer sur ce sujet

    1. Phantom

      C’est difficile de vous donner des conseils sans connaitre votre situation, et je ne suis pas spécialiste des relations de couple. Etre en couple avec une personne autiste peut être un challenge pour les deux parties. Vous pouvez peut-être essayer de définir chacune clairement vos besoins : ce sur quoi vous pouvez faire des concessions et ce pourquoi c’est plus difficile. Concernant le besoin d’affection, les personnes autistes peuvent être très affectives mais ne pas savoir le montrer ou le montrer de manière particulière. Il y a aussi les particularités sensorielles, notamment l’hypersensibilité tactile qui peut être handicapante dans une relation. Mais si vous vous intéressez à l’autisme ca vous permettre de mieux la comprendre 🙂

  2. Laurence

    En ce qui me concerne, mon chéri, autiste, m’a laissé du jour au lendemain. Sans que je comprenne ce qui m’arrive, passant d’une relation fusionnelle et d’un amour incommensurable à plus rien du tout. J’en souffre beaucoup. Il recherche des femmes sur les sites de rencontre. Il ma6tout d’abord demandé de ralentir notre relation, ce que j’ai fait pour ne pas lui mettre la pression….puis m’a dit qu’il ne ressentait plus la magie des débuts…..puis m’a laissé tombè, sans m’avertir, sans en parler……J’ai tellement mal

    1. Phantom

      Je suis vraiment désolée pour vous. Les relations amoureuses sont complexes pour tout le monde, mais ca peut l’être davantage avec une personne qui a un fonctionnement différent. Je travaille avec une association pour créer un guide de médiation entre couple, pour aider à mieux se comprendre. Je me permettrait de vous contacter si vous êtes intéressé. Ca ne sera pas une solution immédiate à votre problème mais ca vous donnera peut être quelques clés de compréhension.

      1. Camille

        Bonjour,

        Je serais intéressée par ce guide de méditation. Je vis une relation amoureuse avec une personne asperger et c’est parfois difficile de donner de la place à mes besoins.

        Je vous remercie!

          1. C

            Haha oui merci! Le clavier ou l’habitude m’ont joué des tours!

    2. Franck

      Laurence je suis en train de vivre la même situation que vous. Plaqué du jour au lendemain passant du fusionnel au néant, avec des explications abracadabrantesques. Aucun remords, aucune empathie, aucune considération de l’épreuve que cela me fait traverser. Je reçois pour seule explication une pluie de reproches tous plus aberrants les uns que les autres. Je ne sais pas si mon ex compagne est autiste. Je suis venu sur cette page car ses attitudes le laissent penser. En tout cas je comprends ce que vous traversez. Bien à vous. Franck.

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