Plusieurs réponses du cerveau au son sont ralenties chez les enfants autistes pas ou peu verbaux

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Cette article est une traduction libre d’un article de Spectrum News dont vous trouverez les références complètes en bas de page.

Roberts a présenté les résultats non publiés sur trois affiches lors de la réunion de la Société internationale de recherche sur l’autisme 2019 à Montréal.

Roberts et ses collègues ont d’abord rapporté que les autistes présentaient des retards dans le traitement du son il y a plus de dix ans. L’équipe a fait cette découverte en utilisant une technique appelée magnétoencépahlographie (MEG), qui détecte les champs magnétiques générés par l’activité électrique du cerveau.

Les réponses cérébrales appelées M50 et M100 se produisent environ 50 et 100 millisecondes, respectivement, après qu’une personne a entendu une tonalité. Dans une série d’études, l’équipe de Roberts a montré que les enfants M50 et M100 avaient un retard d’environ 10 à 20 millisecondes chez les enfants autistes.

Une autre réponse du cerveau, appelée latence du champ de non correspondance (MMF) – qui culmine en réponse à des sons de parole inattendus (comme un «ou» après une série de plusieurs «ah») est également retardée d’environ 50 millisecondes chez les enfants autistes.

Ce nouveau travail est le premier à vérifier ces retards chez les enfants autistes peu verbaux. Bon nombre de ces enfants ont également des troubles cognitifs et peuvent être difficiles à étudier.

Mesure Magnétique

Roberts et ses collègues ont persuadé les enfants autistes avec un faible niveau de langage de faire un scanner après plusieurs semaines d’entraînement et de pratique.

Note personnelle : les enfants autistes minimalement verbaux sont souvent plus impactés par l’autisme et leur difficulté de compréhension de leur environnement rend tout examen médical difficile à mettre en œuvre.

 Ils ont scanné 17 enfants autistes avec un niveau de langage minimal, 59 enfants autistes avec un langage verbal et 34 témoins. Ils ont également examiné six enfants ayant une déficience intellectuelle. Les enfants avaient tous environ 10 ans au moment des examens.

Les chercheurs ont découvert que la réponse M50 du groupe faiblement verbal était inférieure à celle du groupe témoin d’environ 13 millisecondes, et à la réponse M100 d’environ 40 millisecondes. Des retards similaires existent chez les enfants handicapés mentaux.

Cette découverte suggère que le retard est causé par des problèmes cognitifs.

Cela pourrait refléter une incapacité de traitement de l’information. Cela se manifeste dans la maîtrise de la langue, mais il s’agit en réalité d’un dysfonctionnement global

dit Roberts

Les chercheurs ont ensuite examiné les réponses à des syllabes inattendues. Ils ont scanné 9 enfants autistes peu verbaux, 27 enfants autistes verbaux, 21 enfants autistes verbaux mais ayant un trouble du langage et 27  enfants témoins.

Les chercheurs ont découvert que la réponse de la MMF accusait un retard d’environ 50 millisecondes entre le groupe contrôle et le groupe des enfants autistes verbaux, d’environ 75 millisecondes dans le groupe d’enfants avec déficience du langage et de près de 100 millisecondes dans le groupe d’enfants autistes peu verbaux.

Si vous ne pouvez pas traiter les sons rapidement, si vous ne pouvez pas suivre le fait que les syllabes ont changé, cela vous rendra misérable lors des conversations

dit Roberts

Décalage linguistique

Roberts et ses collègues ont également mesuré une réaction cérébrale appelée désynchronisation liée à un événement, qui correspond à un pic des ondes cérébrales qui se produit lorsqu’une personne entend un mot. Une étude non publiée avait précédemment suggéré que des réponses plus fortes correspondaient à de meilleurs scores au test de compétences linguistiques.

L’équipe a scanné 16 enfants autistes de forme minimalement verbaux et 9 enfants avec une déficience intellectuelle. Ils ont découvert que les réponses des enfants minimalement verbaux étaient bien plus faibles que celles des enfants ayant une déficience intellectuelle.

 Nous sommes assez convaincus que cette découverte est vraiment spécifique à la maîtrise de la langue

a déclaré Roberts

La prochaine étape, dit Roberts, consiste à tester ces mêmes réponses cérébrales chez les nourrissons et les enfants en bas âge porteurs de mutations génétiques qui les exposent à un risque accru d’autisme ou de déficience intellectuelle. Selon lui, les réponses pourraient donner aux médecins une indication de la façon dont le langage et les capacités cognitives de l’enfant pourraient se développer.

Référence :

Brains of minimally verbal autistic children respond slowly to sound, NicholetteZeliadt, Spectrum News, May 2019

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