Le projet Chatounets : les hyposensibilités

Cet article présente quelques exemples de fonctionnement avec des hyposensibilités chez les personnes autistes.

Dans l’autisme on parle souvent des perceptions sensorielles différentes, mais en général quand on évoque cela, on pense surtout au hypersensibilités : les personnes qui n’aiment pas les sons forts ou les lumières vives par exemple.

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Le projet Chatounets : les hyposensibilités

Or, certaines personnes autistes ont des hyposensibilités. Cela correspond à un état où le cerveau ne reçoit pas assez d’informations de son environnement.

Voici quelques exemples des différents sens en mode « hyposenbsibles » :

  • La vue : les personnes peuvent passer leurs mains sur les objets pour reconnaitre ce qu’ils sont. Elles aiment les lumières vives comme les ampoules à forte intensité lumineuse ou fixer le soleil. Elles peuvent être fasciné par les reflets de lumière, et les lumières colorées.
  • L’ouïe : elles recherchent les sons forts, elles aiment la foule, les sirènes de voiture, crasher des objets un contre l’autre pour provoquer du bruit. Elles font aussi parfois du bruit avec leur bouche, vocalisent ou claquent les portes.
  • L’odorat et le goût : les personnes mâchent et sentent les objets, les lèchent, mixent les saveurs et mangent des aliments mélangés.
  • Le toucher : elles peuvent sembler ne pas percevoir la douleur ou la percevoir moins forte et sont moins sensibles aux températures. Elles peuvent se faire mal sans s’en rendre compte. Elles aiment souvent les pressions fortes ou les vêtements serrés.
  • Le système vestibulaire : elles font des mouvements continuent, se balancent, tournent en rond…
  • La proprioception : les personnes qui ont une hyposensibilité proprioceptive ont des difficultés à savoir où se situe leur corps dans l’espace et peuvent être moins alerte de leurs sensations corporelles comme la faim par exemple. Elles se cognent contre les personnes, les meubles ou les murs.

Les hyper-hypo sensibilités peuvent occasionner des stimulations sensorielles qui ne sont pas toujours comprises : rechercher des odeurs fortes qui sont désagréables pour la plupart des gens ou se blesser volontairement.

Il est vain d’essayer de stopper ces comportements sans en proposer un autre de même fonction en remplacement.

Pour reconnaitre la présence d’hyper-hypo sensibilités, il existe différents outils de mesure qui permettent de déterminer un profil sensoriel de la personne.


Sensory perceptual issues in autism and Asperger syndrome, Olga Bogdashina, 2016, Jessica Kingsley Publisher




Le projet Chatounets : les stéréotypies

Le projet Chatounets : les stéréotypies

Les stéréotypies font parties de la définition de l’autisme et appartiennent à une catégorie de comportements que le DSM-5 qualifie de « comportements répétitifs et restreints ». Selon le DSM, ce sont des modèles de comportements, d’intérêts ou d’activités restreints et répétitifs, tels qu’ils se manifestent par au moins deux des éléments suivants, actuellement ou dans l’enfance :

1. Caractère stéréotypé ou répétitif des mouvements, de l’utilisation des objets ou du langage,

2. Intolérance au changement, adhésion inflexible à des routines ou à des modes comportementaux verbaux ou non verbaux ritualisés,

3. Intérêts extrêmement restreints et fixes, anormaux soit dans leur intensité, soit dans leur but,

4. Hyper ou hyporéactivité aux stimulations sensorielles ou intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement.

Berkson définit les stéréotypies selon 5 critères :

  • Comportement volontaire,
  • Manque de variabilité du comportement,
  • Le comportement persiste dans le temps,
  • Le comportement ne change pas selon l’environnement,
  • Il est inhabituel par rapport à l’âge.

Il existe plusieurs sortes de stéréotypies :

  • Les stéréotypies motrices : elles correspondent à des mouvements répétitifs (balancement, flapping,…) ou des maniérismes moteurs (une démarche particulière ou une position du corps inhabituelle)
  • Les stéréotypies liées aux objets : le fait d’utiliser un objet pour une fonction qui n’est pas habituellement la sienne, ou de ne se servir que d’une partie de l’objet (comme ouvrir et fermer une portière d’une petite voiture en jouet). La personne prend souvent l’objet avec elle partout où elle va.
  • Les stéréotypies vocales, aussi appelées écholalies : c’est le fait de répéter un même son ou une même phrase souvent avec la même intonation que le modèle d’origine, comme par exemple une publicité entendue à la radio ou à la télévision
  • Les stéréotypies sensorielles : la recherche de stimulations sensorielles de manière répétée, comme par exemple regarder des lumières vives, rester à côté d’un ventilateur qui fait du bruit

Les stéréotypies ont longtemps été déconsidérées, perçues comme étant un signe extérieur de l’autisme qu’il faudrait supprimer car elles auraient un impacte négatif sur la vie des personnes. Cette analyse ne tient pas compte de la fonction que peuvent avoir les stéréotypies pour les personnes autistes. Ce sont des comportements d’autorégulation qui permettent à la personne autiste de mieux aborder son environnement, notamment lors de moments stressants, elles peuvent aussi servir de moyen de communication. D’une manière plus hédoniste, les stéréotypies peuvent procurer du plaisir aux personnes autistes qui s’y adonnent.

Certaines stéréotypies peuvent devenir trop envahissantes dans la vie des personnes et gêner les apprentissages ou les actes de vie quotidienne, comme se nourrir. Dans ce cas et selon les principes de l’analyse fonctionnelle, il convient de proposer à la personne un autre comportement alternatif qui permette de remplacer la fonction initiale de la stéréotypie pour la personne. Il est déconseillé de simplement supprimer la stéréotypie envahissante car elle a une fonction et c’est donc un besoin pour la personne. Une suppression nette peut entraîner des comportements défis encore plus conséquents pour la personne et son entourage.


Sources :

Reconsidérer les comportements répétitifs au sein de l’autisme 

Priscille MAROT, Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’État de Psychomotricien, Analyse fonctionnelle des stéréotypies d’un enfant porteur d’un Trouble du Spectre Autistique




Le projet Chatounets : une animation sur l’autisme

Les Chatounets de Comprendre l’autisme présentent leur première animation sur l’autisme : l’autisme, qu’est-ce que c’est ?

L’objectif est de présenter rapidement quelques éléments clés qui permettent d’expliquer ce qu’est l’autisme, quelles sont les causes et comment cela se traduit en matière de comportement pour les personnes concernées.

Contrairement aux articles peut-être un peu techniques/longs/complexes que je publie parfois, cette petite animation sur l’autisme permet plutôt une première approche simple du sujet.

C’est une vidéo réalisée en amateur, sans matériels ni logiciels professionnels qui permettraient de vous proposer un rendu de meilleure qualité. C’est un peu fait comme ont dit « avec les moyens du bord ».

J’espère que vous apprécierez malgré tout cette petite animation, réalisée par les Chatounets :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=3scspqDKgKA?feature=oembed&w=1200&h=675]

L’autisme, qu’est-ce que c’est ?



Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages

Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages
Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages

Les cliniciens notent souvent une difficulté à reconnaitre les visages chez les personnes autistes.

Cela est lié aux particularités cognitives et fonctionnelles en rapport avec le regard atypique des personnes autistes. Dernièrement des études sur le comportement oculaire ont montré que le regard des personnes autistes se dirige moins vers les yeux et le haut du visage et plus sur les zones périphériques du visage.

Or plusieurs montrent que les yeux participent de manière plus importante que d’autres zones à la valeur sociale des visages (Kleinke, 1986 ; Emery, 2000) et également dans les processus sociaux de communication impliqués dans la théorie de l’esprit (Baron-Cohen, 1997) puisqu’ils permettent de décrypter les états émotionnels d’autrui.

C’est cette particularité de l’usage du regard influence directement la reconnaissance des visages et explique les difficultés rencontrées par les personnes autistes dans ce domaine.

Ce résumé s’appuie sur des éléments cités dans le Bulletin 23 de l’Arapi.




Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes

Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes
Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes

Les personnes autistes peuvent être plus naïves que les personnes non autistes et ce pour plusieurs raisons. Elles ont tendance à prendre les éléments de langage au premier degrés et à ne pas interpréter les propos des personnes. Elles sont également plus susceptibles de manquer les signaux, les petits indices, qui montrent qu’une personne est en train de plaisanter.  Par exemple, si elles ne regardent pas leur interlocuteur, elles ne verront pas qu’il sourit légèrement quand il plaisante.

Cette naïveté des personnes autistes peut amener des situations amusantes, mais elle peut aussi les mettre en danger, notamment face à des personnes malveillantes. Ainsi, les personnes autistes se trouvent souvent être la proie de personnes manipulatrices qui peuvent leur faire croire n’importe quoi.




Le projet Chatounets : ces vérités qu’il faut taire

Le projet Chatounets : manque de tact social

Les personnes autistes ne savent pas toujours ce qu’il convient de dire selon les circonstances. Elles peuvent complètement ignorer qu’une parole qu’elles prononcent est socialement inadaptée au contexte. Elles peuvent parfois, dire simplement une vérité, sans se rendre qu’elle est blessante pour la personne qui la reçoit ou ne pas comprendre le sens ni les intentions d’un mensonge .

Certaines personnes autistes ont des difficultés ou ne souhaitent pas  mentir. Cela peut provoquer des tensions avec les personnes non autistes qui n’ont pas l’habitude d’être face à des gens dont la parole peut sembler directe. Les non autistes fonctionnent beaucoup avec des sous entendus ou des expressions au second degrés. Il peut résulter de ces deux modes de communication différents, des quiproquos, des conflits et de l’incompréhension.




Le projet Chatounets : la théorie de l’esprit

Le projet Chatounets : la théorie de l’esprit

La théorie de l’esprit, ou la capacité à se représenter les états mentaux d’autrui a été théorisée par S. Baron Cohen qui montre dans son ouvrage « Mindblindness, an essay on autism and theory of mind » que les personnes autistes ont des difficultés à se représenter les états mentaux d’autrui.

C’est une des explications principales de cette fameuse maladresse sociale qui caractérise beaucoup de personnes autistes. C’est de là aussi que provient la croyance erronée qui consiste à penser que les personnes autistes n’ont pas d’empathie. Les personnes autistes ont de l’empathie, c’est-à-dire qu’elles possèdent la capacité à partager les sentiments d’autrui, encore faut-il qu’elles puissent les reconnaitre et les identifier. C’est souvent la partie la plus complexe pour une personne autiste puisqu’elle n’est pas toujours capable de reconnaitre les signaux (le regard, la forme de la bouche, la gestuelle…) par lesquels autrui exprime une émotion.




Le projet chatounets : hypersensibilité sensorielle

 

 

L’objectif du projet Chatounets est donc d’expliquer dans des mini bandes-dessinées de trois vignettes un des grands principes de fonctionnement de l’autisme. J’ai choisi de le faire avec humour, non pas par manque de respect pour les difficultés réelles que ce fonctionnement peut entrainer en société mais parce que celui-ci amène aussi parfois à des situations cocasses.

Cette troisième bande-dessinée du projet Chatounets va servir à illustrer de manière ludique une différence en matière de  perception sensorielle, notamment l’hypersensibilité sensorielle.

 




Le projet chatounets

Le projet Chatounets : compréhension littérale des expressions

Cela fait quelques mois que je travaille sur un projet que j’ai intitulé dans ma tête « projet chatounets » (il faudra sans doute que je lui trouve un vrai nom par la suite).

Ce « projet chatounets » est né d’une phrase que j’entends souvent « l’autisme c’est compliqué ». Et c’est vrai. Les non initiés, les personnes qui ne connaissent pas encore l’autisme et souhaitent se renseigner sur le sujet sont confrontés à des termes pour le moins obscurs pour un néophyte : « dyade autistique », « intérêts répétitifs et restreints », « comorbidités », « troubles des interactions sociales » et autre « hypo/hyper sensibilités ».

Tous ces termes expliquent le fonctionnement de la personne autiste et c’est l’objectif de mon site internet que d’expliciter à quoi ils correspondent. Pour autant, une définition théorique de ce qu’est la théorie de l’esprit par exemple, ne permet pas forcément d’en saisir la réalité pour la personne autiste et son impact sur les relations dans la vie de tous les jours.

Et comme le dit l’adage « une image vaut mille mots », ou pour correspondre au « projet chatounets », les 1000 à 3000 mots de mes pages sont transformés en trois vignettes imagées.

L’objectif du « projet chatounets » est donc d’expliquer dans des mini bandes-dessinées de trois vignettes un des grands principes de fonctionnement de l’autisme. J’ai choisi de le faire avec humour, non pas par manque de respect pour les difficultés réelles que ce fonctionnement peut entrainer en société mais parce que celui-ci amène aussi parfois à des situations cocasses.

« Et pourquoi des chats ? » me demanderez-vous surement. Parce que j’adore les chats depuis toujours. Ils sont mes premiers amis lorsque j’étais toute petite, et ils ont toujours coloré mon existence par leur présence plus ou moins discrète à mes côtés et leurs petites attentions plus ou moins intéressées.

Je me consacre au « projet chatounets » depuis quelques mois, et j’ai fait plusieurs « planches » de trois vignettes sans jamais rien publier. Parce que j’ai tendance à tourner mentalement un projet dans ma tête pendant longtemps, vraiment longtemps et à y apporter plein de modifications/corrections, même infimes.

Une amie qui ne voyait toujours rien apparaitre concernant ce projet m’a rappelé exactement ceci : « done is better than perfect », autrement dit « mieux vaut fait que parfait ». Je ne suis toujours pas convaincue par cette acception mais je vous soumets malgré tout ma première « bande dessinée » dans laquelle je lui fais d’ailleurs un petit clin d’œil.

  1. La dyade autistique

1.1. Troubles de la communication

La compréhension littérale des expressions ou la difficulté à saisir l’implicite, notamment dans les expressions/dictons.