Le projet Chatounets : Les vacances de Chatounet

Tous les 15 du mois je publie une BD en trois cases afin
d’expliquer de manière ludique une des caractéristiques de l’autisme. Vous
pouvez retrouver l’ensemble de ce projet intitulé projet Chatounets.

Exceptionnellement ce mois-ci je n’ai pu produire qu’une
image unique au lieu du triptyque habituel et il n’y aura pas de BD au mois
d’août.

Les Chatounets reviendront en septembre, dans leur format
habituel.

Si pour la plupart des personnes, les vacances sont
synonymes de détente et de plaisir, pour les personnes autistes, elles peuvent
aussi générer du stress et de l’anxiété.

Partir ou être en vacances entraine généralement des
changements dans les habitudes de vie des personnes. Or certaines personnes
autistes ont des difficultés à gérer les changements de routine. Le fait
d’aller dans un nouveau lieu de vie, de changer l’heure ou le contenu des
repas, de rencontrer de nouvelles personnes peut compliquer le quotidien d’une
personne autiste.

Cela ne signifie pas que les personnes ne doivent ou ne
veulent pas partir en vacances. Simplement cela peut prendre une autre forme et
nécessiter une préparation.

1. Préparer les vacances :

  • Regardez à l’avance dans quel lieu vous allez vous rendre, idéalement vous pouvez chercher des photographies de ce lieu. Pensez à préparer aussi le trajet et les étapes quel que soit le mode de transport.
  • Si vous avez des habitudes alimentaires particulières ou des rituels importants, essayez de trouver des solutions pour les maintenir même partiellement et/ou créer de nouveaux.
  • Prenez un ou plusieurs objets réconfortants.
  • Faites-vous un planning par jour des activités que vous souhaitez réaliser durant vos vacances et repérez les lieux sur internet.
  • Pensez à prendre du matériel de régulation sensorielle adapté au lieu où vous allez en vacances : casque anti-bruit ou bouchon d’oreilles, lunettes adaptées, couverture ou gilet lesté…
  • Prévoyez un peu de temps pour votre intérêt spécifique.
  • Prévoyez l’imprévisible : si vous tombez en panne de voiture, si vous êtes brusquement obligé de changer de logement, si votre train/avion est retardé, si vous vous faites attaquer par une horde de zombies…

2. Des vacances insolites

Pour les personnes autistes des lieux de vacances plutôt
isolés peuvent très bien convenir, comme une retraite dans un couvent ou des
vacances en pleine nature loin des lieux touristiques habituellement prisés.

Certaines personnes autistes apprécient aussi de retourner chaque année au même endroit car elles y ont établi des repères et cela leur demande moins d’énergie que d’apprivoiser un nouveau lieu.

Bonnes vacances à tous !




Le projet Chatounets : monde du travail et intégration

Les personnes autistes ont souvent davantage de difficultés que les personnes non autistes à s’intégrer au sein de leur lieu de travail.

A cause des difficultés de communication et d’interactions sociales, les relations aux autres sont complexes dans n’importe quel environnement, y compris au travail.

Ainsi le processus de découverte des différents collègues et services peut prendre plus de temps à une personne autiste. De plus les entreprises sont souvent le lieu où s’alternent des relations familières, comme lors des pauses cafés ou déjeuner avec des collègues et des relations plus formelles, comme avec des supérieurs hiérarchiques ou des clients.

La compréhension des différents contextes et le fait d’adapter son comportement en fonction est difficile pour les personnes autistes.

Un autre point d’incompréhension est souvent lié au décalage qui peut exister entre les centres d’intérêts des personnes autistes et les centres d’intérêts des collègues non autistes. Il est parfois compliqué pour les uns et les autres d’échanger sur des sujets communs.

Une prise de poste dans un environnement nouveau peut générer de l’anxiété et du stresse. Plus les tâches et les relations sont expliquées clairement et anticipées, mieux la personne autiste pourra les comprendre dans de bonnes conditions pour elle.

Il faut être vigilant à l’intégration de la personne au sein de son lieu de travail et à l’accueil qui lui est fait. Les relations peuvent parfois tourner au harcèlement et devenir délétères pour la personne autiste.

Le projet Chatounets : travail et intégration



Les intérêts spécifiques

Les intérêts spécifiques sont une catégorie des comportements répétitifs et restreints et font partis des critères de diagnostic de l’autisme du DSM-5 et de la CIM-10.

Les intérêts spécifiques

Ils se développent tôt dans la vie de l’enfant, en général vers 2-3 ans. Il en existe plusieurs catégories :

  • les collections : elles concernent aussi bien les enfants que les adultes autistes et le nombre parfois d’objets accumulés peut être impressionnant
  • l’acquisition de connaissance et d’expertise : il s’agit en réalité du même principe évoqué ci dessus mais appliqué aux savoirs. La personne peut s’intéresser à un sujet de manière intense en apprenant et collectionnant toutes les informations disponibles sur ce sujet.

Les intérêts spécifiques peuvent avoir des limites : le temps qui leur est consacré peut devenir si important qu’il devient gênant pour la personne elle même ou son entourage.

Mais ils sont l’occasion d’entrer en contact avec autrui, notamment en rencontrant des personnes qui ont le même sujet d’intérêt. Le niveau d’expertise atteint peut aussi permettre de développer des compétences utiles dans le monde du travail.

Un article sur les intérêts spécifiques sera bientôt publié afin d’en expliquer le fonctionnement plus en détail.




Le projet Chatounets : une animation sur l’autisme

Les Chatounets de Comprendre l’autisme présentent leur première animation sur l’autisme : l’autisme, qu’est-ce que c’est ?

L’objectif est de présenter rapidement quelques éléments clés qui permettent d’expliquer ce qu’est l’autisme, quelles sont les causes et comment cela se traduit en matière de comportement pour les personnes concernées.

Contrairement aux articles peut-être un peu techniques/longs/complexes que je publie parfois, cette petite animation sur l’autisme permet plutôt une première approche simple du sujet.

C’est une vidéo réalisée en amateur, sans matériels ni logiciels professionnels qui permettraient de vous proposer un rendu de meilleure qualité. C’est un peu fait comme ont dit « avec les moyens du bord ».

J’espère que vous apprécierez malgré tout cette petite animation, réalisée par les Chatounets :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=3scspqDKgKA?feature=oembed&w=1200&h=675]

L’autisme, qu’est-ce que c’est ?



Projet Chatounets : les troubles du comportement

Le projet Chatounets : les troubles du comportement

Troubles du comportement, comportements problèmes, personnes violentes, comportements agressifs, colères, troubles de la conduite, comportements dysfonctionnels, comportements défis…ces termes regroupent la même réalité : des comportements qui déstabilisent à des degrés divers la personne qui en est victime et ses proches (aidants familiaux et/ou professionnels).

Selon Emerson (2001 p3) les comportements défis sont définis comme des

« comportements culturellement anormaux, d’une intensité, fréquence ou durée, telle que la sécurité physique de la personne ou d’autrui est probablement mise sérieusement en danger ou des comportements qui limitent probablement ou empêchent l’accès aux services ordinaires de la communauté. »

Le modèle éco-comportemental explique les comportements-défis par la relation entre le comportement et son environnement, ou plus exactement son contexte. C’est le modèle fonctionnel. Un excellent article d’AspieConseil explique comment fonctionne un comportement.

Pour les personnes autistes, les troubles du comportements peuvent s’expliquer de plusieurs manières :

  • par une cause physiologique : une douleur ou un mal être qui n’auraient pas été décelés. Les personnes autistes peuvent ressentir et manifester la douleur différemment des personnes non autistes
  • par une perception sensorielle différente, qui rend souvent l’environnement immédiat agressif : trop de bruit, trop de lumière, des odeurs trop fortes…
  • par une gestion complexe des émotions qui peut se traduire par une difficulté à décoder et exprimer ses propres sentiments.
  • par des difficultés de communication et d’interaction sociale, notamment pour les personnes pas ou peu verbales. Les troubles du comportement deviennent alors une manière de communiquer socialement inappropriée

Malheureusement, trop souvent, par manque de connaissance du fonctionnement des personnes autistes et de leurs difficultés à interpréter le monde qui les entoure, les troubles du comportement sont perçus comme un caprice ou une mauvaise volonté de la personne.

Un article plus complet sera publié le mois prochain afin de traiter cette problématique en détail.




Le projet Chatounets : hypersensibilité au bruit

L’hypersensibilité au bruit fait partie des particularités sensorielles expérimentées par certaines personnes autistes.

Le projet Chatounets : hypersensibilité au bruit
Le projet Chatounets : hypersensibilité au bruit

En cas d’hypersensibilité le canal de perception est trop ouvert et trop de stimulations parviennent au cerveau.

En cas d’hyposensibilité le canal n’est pas assez ouvert et trop peu stimuli arrivent au cerveau.

L’hypersensibilité au bruit est une des plus rapportée dans l’autisme. Elle peut prendre des formes très diverses selon les individus. Pour certains la sensation correspond à celle de sons amplifiés qui peuvent parfois être douloureux. Pour d’autres, cela se traduit par le fait d’entendre des fréquences inaudibles pour les êtres humains typiques et d’être donc sans cesse gêné par des bruits. D’autres encore n’arrivent pas à dissocier les sons les uns et d’autres. Dans tous les cas les personnes autistes hypersensibles au bruit fuient les environnement trop bruyants ou agités. Ils ont un sommeil légé puisqu’ils sont dérangés au moindre bruit et peuvent être effrayés par des sons soudains (comme un téléphone qui sonne ou un bébé qui pleure).

Ils se couvrent souvent les oreilles de leurs mains afin d’éviter les bruits. Ils peuvent parfois produire eux même des sons répétitifs pour étouffer les sons qui les gênent.

Il existe plusieurs solutions en cas d’hypersensibilité auditive :

  • la méthode Thomasis : qui consiste à passer une batterie de test pour identifier précisément de quelle nature est l’hypersensibilité auditive. A la suite de quoi un programme individuel est proposé d’habituation aux sons avec des filtres mis en place. Attention les études montrent des résultats controversés.
  • la méthode Berard : qui consiste en une rééducation mécanique qui ferait le lien avec l’aire du cerveau concernée.
  • les méthodes de protections : bouchons d’oreilles, casques anti-bruits, isolement dans un lieu calme, réduction de la source de bruit.

Référence : Sensory perceptual issues in autism and Asperger syndrome par Olga Bogdashina




Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages

Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages
Le projet Chatounets : la reconnaissance des visages

Les cliniciens notent souvent une difficulté à reconnaitre les visages chez les personnes autistes.

Cela est lié aux particularités cognitives et fonctionnelles en rapport avec le regard atypique des personnes autistes. Dernièrement des études sur le comportement oculaire ont montré que le regard des personnes autistes se dirige moins vers les yeux et le haut du visage et plus sur les zones périphériques du visage.

Or plusieurs montrent que les yeux participent de manière plus importante que d’autres zones à la valeur sociale des visages (Kleinke, 1986 ; Emery, 2000) et également dans les processus sociaux de communication impliqués dans la théorie de l’esprit (Baron-Cohen, 1997) puisqu’ils permettent de décrypter les états émotionnels d’autrui.

C’est cette particularité de l’usage du regard influence directement la reconnaissance des visages et explique les difficultés rencontrées par les personnes autistes dans ce domaine.

Ce résumé s’appuie sur des éléments cités dans le Bulletin 23 de l’Arapi.




Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes

Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes
Le projet Chatounets : la naïveté des personnes autistes

Les personnes autistes peuvent être plus naïves que les personnes non autistes et ce pour plusieurs raisons. Elles ont tendance à prendre les éléments de langage au premier degrés et à ne pas interpréter les propos des personnes. Elles sont également plus susceptibles de manquer les signaux, les petits indices, qui montrent qu’une personne est en train de plaisanter.  Par exemple, si elles ne regardent pas leur interlocuteur, elles ne verront pas qu’il sourit légèrement quand il plaisante.

Cette naïveté des personnes autistes peut amener des situations amusantes, mais elle peut aussi les mettre en danger, notamment face à des personnes malveillantes. Ainsi, les personnes autistes se trouvent souvent être la proie de personnes manipulatrices qui peuvent leur faire croire n’importe quoi.




Le projet Chatounets : les difficultés alimentaires

Le projet Chatounets : les difficultés alimentaires
Le projet Chatounets : les difficultés alimentaires

Beaucoup d’enfants et d’adultes autistes rencontrent des difficultés alimentaires liées aux troubles de l’oralité. Ils ont souvent pour origine une sensibilité particulière aux textures, aux odeurs ou aux couleurs. Elle peut entrainer :

  • Quantités alimentaires insuffisantes
  • Nausées et/ou vomissements
  • Lenteur de la prise alimentaire
  • Absence de plaisir
  • Hypersensibilité de la bouche et des lèvres
  • Refus des aliments nouveaux
  • Refus des morceaux
  • Troubles de la déglutition.

Les repas peuvent rapidement se transformer en parcours du combattant aussi bien pour la personne concernée que pour son entourage. Les troubles de l’oralité peuvent occasionner une forme d’anorexie si la personne s’alimente trop peu.

Il est possible de travailler sur les troubles de l’oralité pour les réduire avec un orthophoniste ou un psychologue spécialisé dans ce domaine.




Le projet Chatounets : ces vérités qu’il faut taire

Le projet Chatounets : manque de tact social

Les personnes autistes ne savent pas toujours ce qu’il convient de dire selon les circonstances. Elles peuvent complètement ignorer qu’une parole qu’elles prononcent est socialement inadaptée au contexte. Elles peuvent parfois, dire simplement une vérité, sans se rendre qu’elle est blessante pour la personne qui la reçoit ou ne pas comprendre le sens ni les intentions d’un mensonge .

Certaines personnes autistes ont des difficultés ou ne souhaitent pas  mentir. Cela peut provoquer des tensions avec les personnes non autistes qui n’ont pas l’habitude d’être face à des gens dont la parole peut sembler directe. Les non autistes fonctionnent beaucoup avec des sous entendus ou des expressions au second degrés. Il peut résulter de ces deux modes de communication différents, des quiproquos, des conflits et de l’incompréhension.