Autisme de haut niveau : le quotient intellectuel ne reflète pas le profil d’une personne

Cet article est le résumé de l’étude The misnomer of ‘high functioning autism’: Intelligence is an imprecise predictor of functional abilities at diagnosis (Le terme trompeur « d’autisme de haut niveau » : l’intelligence est un prédicteur imprécis des capacités fonctionnelles au moment du diagnostic), dont vous trouverez les références complètes en bas de pages. Elle montre que l’emploi du terme « autisme de haut niveau » est un mauvais descripteur clinique lorsqu’il est uniquement basé sur le QI et ne doit pas être utilisé dans les pratiques cliniques ou de recherche actuelles pour déduire les capacités fonctionnelles des personnes autistes.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est le terme général qui désigne les troubles neurodéveloppementaux caractérisés par des difficultés d’interaction sociale, de communication verbale ou non verbale, des comportements répétitifs et/ou des intérêts spécifiques et/ou des particularités sensorielles (American Psychiatric Association, 2013; Organisation mondiale de la Santé, 1992 ).

Bien que toutes les personnes autistes répondent aux critères de base pour recevoir un diagnostic, les estimations fonctionnelles restent très variables. «Autisme à haut niveau de fonctionnement» ou « autisme de haut niveau » est un terme souvent utilisé pour les personnes diagnostiquées qui ont un quotient intellectuel (QI) estimé à 70 ou plus. Le terme est apparu pour la première fois dans les années 1980, se référant spécifiquement aux personnes sans déficience intellectuelle (DI) modérée à sévère ou ayant un QI ⩾ 70 (Ameli, Courchesne, Lincoln, Kaufman et Grillon, 1988; DeLong& Dwyer, 1988; Lincoln, Courchesne, Kilman, Elmasian et Allen, 1988; Szatmari, Bartolucci, Bremner, Bond et Rich, 1989).

Ce terme n’est pas formellement
une catégorie dans les manuels diagnostics, pourtant il est largement utilisé
et parfois de manière interchangeable avec le terme syndrome d’Asperger.

Au fil du temps, le terme « haut
niveau de fonctionnement » est devenu un synonyme d’attentes plus élevées dans
certains domaines comme le langage, de QI plus élevé, de profils de symptômes
plus légers et de meilleurs résultats à long terme, malgré une quantité
importante de recherches démontrant le contraire (Fein et al., 2013; Howlin,
2003; Howlin, Savage, Moss, Tempier et Rutter, 2014).

Les résultats longitudinaux
varient également considérablement au sein des individus de «haut niveau de
fonctionnement», allant de l’isolement social, du chômage et d’une autonomie
limitée, à la réalisation de relations sociales significatives, d’accès à
l’emploi et à une plus grande autonomie (Magiati, Tay et Howlin, 2014).

L’augmentation importante de
l’utilisation du terme «autisme de haut niveau» au cours de la dernière
décennie dans le cadre de la recherche est plus nette si on la compare à
l’utilisation relativement limitée des termes «sans déficience intellectuelle»
ou «autisme de faible niveau de fonctionnement» (voir figure 1). On note que
l’emploi du terme adiminué ces dernières années, mais de nombreux chercheurs
l’utilisent encore dans le cadre de publications scientifiques.

Figure 1 : l’emploi du terme « autisme de haut niveau » dans les publications scientifiques

Pour évaluer le niveau de
fonctionnement d’une personne (qui fait souvent allusion aux comportements
adaptatifs), les chercheurs se basent sur les compétences sociales et
l’autonomie dans la vie quotidienne.

Ces compétences sont catégorisées
dans plusieurs domaines : la communication verbale et non verbale, la
socialisation (développer et maintenir des relations), les actes de vie
quotidienne (participer à la communauté, prendre soin de soi).

Les personnes autistes ont
souvent de moins bons résultats dans le domaine des comportements adaptatifs
par rapport à la population générale ou aux personnes ayant d’autres conditions
développementales (Carter et al., 1998; Kenworthy, Case, Harms, Martin, &
Wallace, 2010; Kraijer, 2000; Liss et al., 2001; Mouga, Almeida, Café, Duque,
& Oliveira, 2015; Perry, Flanagan, Geier, & Freeman, 2009).

Si dans la population générale
les scores entre le niveau cognitif et le niveau de fonctionnement adaptatif
sont corrélés, ca n’est pas le cas pour les personnes autistes dont le score de
fonctionnement adaptatif a tendance à être moins élevé (Duncan & Bishop,
2013; Kenworthy et al., 2010).

Cette différence entre le QI et
le fonctionnement adaptatif a été constatée chez les personnes avec un QI plus
élevé (Bölte&Poustka, 2002; Freeman et al., 1991; Klin et al., 2007;
Kraper, Kenworthy, Popal, Martin, & Wallace, 2017; Tillmann et al., 2019)
mais pas systématiquement chez les personnes avec un niveau cognitif moins élevé
ou avec une déficience intellectuelle (Bölte&Poustka, 2002).

Dans beaucoup de pays, le niveau
de soutien dont bénéficient les personnes autistes est au moins partiellement
basé sur une évaluation du niveau cognitif (Bowen, 2014).

L’objectif de cette étude est d’examiner
les liens entre le fonctionnement adaptatif et le QI, parmi un échantillon de
personnes ayant un diagnostic d’autisme.

Les différents outils de mesure
utilisés :

  •     Pour mesurer le fonctionnement adaptatif : c’est la VABS ou échelle de Vineland qui a été utilisée. Elle permet d’évaluer les domaines de la communication, la vie quotidienne, la socialisation, les compétences motrices.    
  •     Pour mesurer le fonctionnement cognitif plusieurs outils standardisés ont été utilisés : l’échelle de Bayley, l’échelle de Stanford-Binet, les échelles de Mullen, la WISC, la WPPSI, et l’échelle du développement mental de Griffith    

Les données de la VABS et du QI
ont été collectées lors de la réalisation du diagnostic d’autisme entre 1999 et
2017.

L’échantillon n = 5941 personnes autistes diagnostiquées selon le DSM-4 ou 5 en fonction de la date du diagnostic. Après exclusion de certains dossiers ne contenant pas assez d’information ou ayant des critères d’exclusion, l’échantillon final contient 2225 personnes. Il est divisé en deux groupes : les personnes sans DI = 1184 et les personnes avec DI = 1041.

17.3% des personnes sont des
femmes sans déficience intellectuelle, 19.1 % sont des femmes avec DI.

Les jeunes avec déficience
intellectuelle associée étaient diagnostiqués significativement plus tôt que
les jeunes sans DI. 83.9 % des personnes dans le groupe avec DI ont été
diagnostiquées avant 5 ans contre 58.9 % pour les jeunes sans DI.

Résultats

Il s’agit de la plus grande
enquête sur la relation entre le fonctionnement adaptatif et le QIqui ait été
réalisée chez les personnes autistes. Lesrésultats confirment que bien qu’il y
ait une association entre le fonctionnement adaptatif et le QI, l’âge au moment
du diagnostic explique une plus grande proportion de variance des scores
adaptatifs que le QI seul. Pour tous les domaines sauf la communication, le QI
n’était qu’un faible prédicteur du fonctionnement adaptatif, et l’ajout de
l’âge du diagnostic a amélioré la capacité de prédiction des modèles.

Des études antérieures comparant
les différences adaptatives moyennes entre les échantillons de personnes
autistes et non autistes ont systématiquement trouvé un fonctionnement
adaptatif global moins élevé chez les personnes autistes et des corrélations
positives des scores de l’échelle de Vineland avec le QI (Kanne et al., 2011;
Kenworthy et al., 2010; Klin et al., 2007; Mouga et al., 2015; Perry et al.,
2009). Plus récemment, des études de grande envergure, regroupant des données
provenant de sources multiples ont confirmé que l’âge a un impact sur le
fonctionnement adaptatif chez les personnes autistes (Chatham et al., 2018).

L’étude confirme les résultats
précédents et montre qu’il y a des besoins importants liés au fonctionnement
adaptatif pour les personnes autistes.Ces besoins doivent être mis en avant au
moment de l’évaluation diagnostique, lors de laquelle les besoins de services
cliniques sont les plus susceptibles d’être identifiés.

Les résultats de cette étude
soulignent également l’âge comme un modérateur important du comportement
adaptatif.

L’écart entre le QI et le
fonctionnement adaptatif ne diminue pas avec l’âge.

Les attentes des enfants autistes
plus âgés peuvent être différentes de celles des enfants plus jeunes.Les
professionnels qui effectuent des évaluations adaptatives peuvent estimer que
les comportements ne sont pas atteints en raison d’attentes différentes par
rapport à l’âge et aux capacités cognitives d’un individu.

De plus, les attentes des
individus à mesure qu’ils grandissent sont d’atteindre une plus grande
indépendance dans les compétences évaluées dans ces types d’instruments qui
mesurent les compétences fonctionnelles, ce qui peut être particulièrement
difficile pour les personnes autistes.

Alternativement, le retard dans
les capacités fonctionnelles chez les enfants sans DI peut être dû à un rythme
plus lent d’acquisition des compétences, ce qui est plus évident à mesure que
les enfants grandissent.

Combiné au fait que les enfants
sans DI sont diagnostiqués beaucoup plus tard que ceux avec DI, ces résultats
soulignent la nécessité d’évaluations adaptatives fonctionnelles au moment du
diagnostic pour guider la mise en place d’interventions efficaces (Tomanik,
Pearson, Loveland, Lane et Shaw, 2007).

L’utilisation arbitraire des seuils
de QI comme indicateur indirect des niveaux de fonctionnement a des
implications importantes surles modèles de financement et les prestations de
services.

Bien qu’il existe à l’échelle
internationale différents modèles financés par le gouvernement ou l’assurance
maladie, ceux-ci sont largement basés sur le fait d’avoir un diagnostic
d’autisme et/ou de déficience intellectuelle.

Plus récemment, certains pays
sont passés à des modèles qui tiennent compte à la fois des seuils de
diagnostic et des niveaux de fonctionnement pour être bénéficiaire des
services. C’est le cas par exemple de l’Australie.

De nombreux États américains
déterminent l’éligibilité aux services de manière explicite sur la base d’un QI
inférieur à 70, plutôt que d’une évaluation fonctionnelle (Bowen, 2014).
L’utilisation des seuils de QI comme indicateur indirect du fonctionnement
adaptatif chez les personnes autistes qui n’ont pas de DI risque d’impliquer
une répartition inéquitable des fonds et un financement inadéquat des services.

Forces et faiblesses de l’étude

Les forces de cette étude :

    La taille de l’échantillon

  •     Les données collectées au moment du diagnostic bénéficient d’une     méthode standardisée pour l’évaluation diagnostique    
  •     Les données ont été collectées dans des centres d’évaluation publics et privés plutôt que dans un cadre uniquement dédié à la recherche, ce qui permet de généraliser davantage les     résultats.    

Les faiblesses de cette étude :

  •     Des versions différentes de l’échelle de Vineland à travers les années et une multitude d’outils d’évaluation du QI
  •     Pas de possibilité d’analyse les différences entre DSM 4 et 5 car il y avait un nombre insuffisant de diagnostics récents
  •     Les données ont été collectées sur plus de 20 ans et il y a sans doute eu des changements dans les pratiques d’évaluation

Conclusion

Sur la base de ces résultats, nous soutenons que l’emploi du terme « autisme de haut niveau » est un mauvais descripteur clinique lorsqu’il est uniquement basé sur le QI et ne doit pas être utilisé dans les pratiques cliniques ou de recherche actuelles pour déduire les capacités fonctionnelles des personnes autistes.

L’utilisation du terme « haut niveau de fonctionnement » ou « autisme de haut niveau » peut être doublement pénalisante : en refusant des soutiens à ceux qui sont présumés avoir une plus grande capacité fonctionnelle basée sur le QI et en même temps en restreignant davantage les possibilités d’autonomie à ceux classés comme «à faible fonctionnement» (den Houting, 2019).

Au lieu de cela, les chercheurs
et les cliniciens devraient s’efforcer d’articuler des phénotypes spécifiques,
que ce soit dans le contexte des évaluations diagnostiques, de la planification
des interventions ou des recherches. La délimitation de sous-types spécifiques
et leur effet sur le fonctionnement permettrait d’avoir une vision plus globale
des compétences de la personne. Cela peut être le cas en spécifiant par exemple
les caractéristiques cognitives (présence ou absence de DI) ainsi que le niveau
de langage (par exemple, minimalement verbal ou courant), ou d’autres
conditions diagnostiquées.

Les résultats soulignent
également la nécessité d’évaluations diagnostiques complètes qui intègrent des
évaluations fonctionnelles pour guider la mise en place de prestations de
services et d’allocation de financement (Whitehouse et al., 2018).  

Les résultats actuels suggèrent que les chercheurs et les cliniciens devraient abandonner les descripteurs catégoriels binaires «haut / bas fonctionnement» pour une meilleure compréhension de la variété des profils fonctionnels et cognitifs qui se manifestent à travers le spectre de l’autisme et des besoins de soutien spécifiques requis pour maximiser les opportunités individuelles et les potentiels.


Référence : The misnomer of ‘high functioning autism’: Intelligence is an imprecise predictor of functional abilities at diagnosis, Alvares GA, Bebbington K, Cleary D, et al.  Autism. 2020;24(1):221‐232.




Autisme, TED, TSA et autres termes divers : petite clarification de vocabulaire pour déchiffrer son diagnostic d’autisme

Autisme, TED, TSA, Asperger, TED non spécifiés… chacun de ces termes correspond à un diagnostic médical déterminé par des standards partagés au niveau international. Pour autant il n’est pas si simple de décrypter son diagnostic d’autisme.

Il n’est pas toujours facile de comprendre les différentes appellations qui ont court dans le champ de l’autisme et la manière dont elles s’articulent entre elles. C’est pourquoi je vous propose en quelque sorte un mode d’emploi ou un guide, qui devrait vous permettre de mieux comprendre votre diagnostic ou celui de votre proche autiste.

Cet article a pour objectif de
préciser les différents termes et leur origine afin de mieux comprendre le
diagnostic d’autisme. Car souvent les termes médicaux se côtoient et ne
signifient pas toujours la même chose selon le contexte. Cet article m’a été
demandé par une internaute qui avait besoin d’éclairage pour interpréter son
diagnostic, et j’ai pu constater aussi que c’est une question qui revient
souvent dans les communautés numériques (forums, groupes Facebook,…).

Il faut d’abord savoir que les différents termes utilisés dans l’autisme sont principalement issus des classifications utilisées de manière internationales. Il en existe deux qui sont aujourd’hui reconnues et utilisées pour diagnostiquer l’autisme : la CIM-10 et le DSM-5.

La CIM-10 et le diagnostic de TED
(Troubles Envahissants du Développement)

Le terme TED (Troubles
Envahissants du Développement) est utilisé dans le DSM-4 et la CIM-10. Le DSM-4
n’est normalement plus utilisé pour le diagnostic d’autisme, depuis qu’il a été
remplacé par le DSM-5 en 2013.

La CIM-10 est toujours
d’actualité et utilise le terme général de TED. Ce sont les fameux Troubles
Envahissants du Développement TED (F84) dont la typologie est la suivante :

  • (F84.0) Autisme infantile
  • (F84.1) Autisme atypique
  • (F84.2) Syndrome de Rett
  • (F84.3) Autres troubles désintégratifs de l’enfance
  • (F84.4) Hyperactivité associée à un retard mental et à des mouvements stéréotypés
  • (F84.5) Syndrome d’Asperger
  • (F84.8) Autres troubles envahissants du développement = TED NOS (Not otherwise specified = non spécifiés)
  • (F84.9) Trouble envahissant du développement, sans précision

Des informations plus détaillées sur la CIM-10 ainsi que le détail de chacun de ces diagnostics sont disponibles sur la page dédiée du site internet.

Les critères de diagnostic sont
basés sur la triade autistique : trouble des interactions sociales,
troubles de la communication, comportements répétitifs et restreints

Le DSM-5 et le diagnostic de TSA
(Trouble du Spectre de l’Autisme)

Le terme Trouble du Spectre de
l’Autisme (TSA) est utilisé dans le DSM-5. Il sera utilisé dans la CIM-11 qui
remplacera la CIM-10 mais qui est toujours en cours de révision. Le terme TSA
cohabite pour l’instant avec celui de TED puisque la CIM-10 est toujours en
vigueur, mais l’appellation TED tend à disparaitre du langage des cliniciens et
des professionnels puisque celui de TSA est plus récent (2013).

Dans le DSM-5 les TSA regroupent l’ensemble des diagnostics précédents suivants : les troubles autistiques, le syndrome d’Asperger, les troubles désintégratifs de l’enfance et les troubles envahissants du développement non spécifiés ou autre TED. Le syndrome de Rett disparait de cette catégorie.

Voici un schéma qui explique les catégories diagnostiques et les différences entre CIM-10 et DSM-5 :

Les catégories diagnostiques et les différences entre CIM-10 et DSM-5

Les cliniciens qui établissent le
diagnostic  doivent ensuite spécifier si
l’autisme est :

  • Avec ou sans déficit intellectuel associé ;
  • Avec ou sans altération du langage associée ;
  • Associé à une pathologie médicale ou génétique connue ou à un facteur environnemental ;
  • Associé à un autre trouble développemental, mental ou comportemental ;
  • Avec catatonie.

Ils doivent également indiquer l’impact de l’autisme dans la vie de la personne, cela se décline en plusieurs niveaux :

Tableau des niveaux de soutien de l’autisme dans le DSM-5

Des informations plus détaillées sur le DSM-5 notamment les critères de diagnostic et les comportements associés sont disponibles sur la page dédiée du site internet.

Les termes employés dans le test de l’ADOS

D’autres termes peuvent également être employés lors des
différents tests qui sont effectués durant le diagnostic. Les résultats de
l’ADOS par exemple sont classés dans les catégories suivantes :

  • Autisme : se réfère uniquement au diagnostic de trouble autistique
  • TSA non autistique ou Spectre autistique : englobe tous les troubles du spectre de l’autisme (syndrome d’Asperger, TED NS…), sauf l’autisme
  • Hors du spectre : concerne tout diagnostic qui n’est pas sur le spectre de l’autisme.

Le manuel ADOS précise que :

Chaque module de l’ADOS-2 comporte un ou deux algorithmes avec des scores « cut-off » (seuils) permettant de déterminer si le score du participant correspond à la catégorie Autisme, Spectre autistique ou Hors du spectre (…) Les individus qui recevaient auparavant un diagnostic d’autisme atypique, de trouble envahissant du développement non spécifié et de syndrome d’Asperger entrent tous maintenant dans la catégorie générale des TSA. En spécifiant les classifications de l’ADOS-2 une distinction est faite entre la catégorie plus étroite Autisme (correspondant à la définition plus étroite du diagnostic d’autisme) et la catégorie plus large Spectre Autistique (correspondant à la définition plus large des troubles du spectre de l’autisme).

Manuel ADOS-2

Ces termes ne sont pas des diagnostics à proprement parler mais des classifications uniquement employées pour les résultats au test ADOS. Il est intéressant de souligner que l’ADOS-2 a été publié en 2012 et le DSM-5 en 2013. La vision de l’autisme dans l’ADOS-2 oscille dont entre une vision « classique » de l’autisme qui correspond à un niveau de retentissement très important dans la vie quotidienne et une vision plus élargie qui intègre le notion de l’intensité des troubles.

Concernant ces termes le manuel de l’ADOS précise que :

 La différence entre autisme et Spectre autistique correspond plus à un degré d’intensité des troubles qu’à des tableaux cliniques différents (voir les considérations de l’introduction au sujet du DSM-5)

Manuel ADOS-2

Si vous voulez plus d’information sur le test ADOS vous pouvez vous rendre ici.

Lire son diagnostic d’autisme

En général un bilan diagnostique se compose des conclusions
aux différents tests que vous avez passés et une conclusion générale qui pose
le diagnostic.

Le bilan reprend souvent en introduction les éléments qui
vous ont poussé à demander l’évaluation ainsi que quelques éléments d’anamnèse
(l’histoire de vie de la personne).

Vous devriez trouver à la suite de cette introduction, les
différents tests que vous avez passé avec le nom du test, le nom du
professionnel qui l’a administré, le résumé du déroulé et des résultats et une
conclusion pour chaque test. Si dans la partie de votre bilan dédié à l’ADOS,
vous avez par exemple le terme de TSA non autistique qui apparait, cela
correspond uniquement à vos résultats à ce test et non à un diagnostic
clinique.

A la suite de l’ensemble des tests, il y a une conclusion
générale. C’est dans cette partie que vous devriez retrouver la mention du
diagnostic clairement identifiée. Celle-ci doit préciser quel manuel a été
utilisé (CIM-10 ou DSM-5) ainsi que le résultat. La personne qui rédige cette
partie doit être un médecin, car seul un médecin est habilité à délivrer un
diagnostic d’autisme. Il s’agit souvent d’un psychiatre mais cela peut être
aussi un neurologue, un médecin généraliste.

Voici un exemple de formulation d’un diagnostic dans une conclusion générale : « Mme Untel présente un trouble envahissant du développement de type autisme de haut niveau ou syndrome d’Asperger F84.5 selon les critères de la classification internationale CIM-10 ».

En conclusion je dirais que lorsque le diagnostic est posé, les personnes autistes concernées et/ou leurs proches, cherchent souvent à comprendre la signification des termes employés par les professionnels. Il est important d’expliquer le diagnostic à la personne pour qu’elle puisse s’en saisir et l’accepter.


Source :

Classification Internationale des Maladies 10ème édition

Le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders cinquième édition (DSM-5)

Ados-2, Manuel technique, Hogreffe

Autisme comprendre et agir, Bernadette Rogé, 2008, Dunod

Spectrum News, Why the definition of autism needs to be refined, Lina Zeldovich, mai 2018




DSM-5 et TSA : bilan d’étape des critères de l’autisme cinq ans après sa parution

Lors du travail sur le DSM-5 et après sa parution, un débat est apparu concernant la définition de l’autisme et celui-ci a toujours cours aujourd’hui. Dans le DSM-4 les Troubles  Envahissants du Développement (TED) étaient répartis en plusieurs catégories : l’autisme, le syndrome d’Asperger, les TED non spécifiés et le trouble désintégratif de l’enfance. Le DSM-5 regroupe l’ensemble de ces catégories en une seule entité nommée Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).

Pour certains, cela représente une avancée dans la standardisation du diagnostic de l’autisme, pour d’autres cette nouvelle définition exclut certaines personnes qui ne peuvent ainsi pas bénéficier des aides dont elles auraient besoin.

Cela a déclenché de nombreuses recherches et cinq ans après, les premiers résultats commencent à émerger. Il s’avère que les deux parties avaient raison. D’une part les critères de diagnostic de l’autisme ont été précisés et les cliniciens de sites différents ont plus tendance à arriver aux mêmes conclusions diagnostiques qu’auparavant. D’un autre côté ces nouveaux critères ont tendance à exclure plusieurs profils parmi lesquels on retrouve notamment les personnes moyennement affectées, les adultes et les filles/femmes qui savent mieux masquer leurs traits autistiques.

Thomas Frazier, directeur du Cleveland Clinic Center for Autism qui a conduit les études qui ont permis de valider le DSM-5 explique que :

“We are missing some of the highest-functioning cases when we apply DSM-5 criteria (…) We are not missing a ton of them, but we are missing some, and it’s a reasonable amount. It raises the question of whether or not we could do better.”

Traduction libre : Nous manquons certains des cas avec le plus haut niveau de fonctionnement en appliquant les critères du DSM-5. Nous ne manquons pas une tonne d’entre eux, mais nous en manquons certains, et c’est une quantité raisonnable. Cela fait émerger la question de savoir si oui ou non nous pourrions faire mieux.

Les experts ne sont pas d’accord

A l’origine lorsque le DSM-5 a été rédigé, le comité en charge de la rédaction du chapitre sur l’autisme est parti d’un constat : les professionnels avaient énormément de difficulté à distinguer les cas entre autisme, syndrome d’Asperger et TED non spécifiés. Ainsi selon le lieu d’habitation, l’âge ou le niveau de connaissance de ces différentes dénominations par le praticien les termes du diagnostic variaient. Il y avait donc une iniquité de diagnostic et donc d’accès aux aides pour les personnes concernées.

A ce sujet Catherine Lord, directrice du Center for Autism and the Developing Brain à New York-Presbyterian Hospital, et membre du comité sur l’autisme du DSM-5 dit que :

“It was clear that the same child could get a PDD-NOS, Asperger or autism diagnosis from different people, depending on who diagnosed them (…) It was also clear that kids could get a different diagnosis at different points of their lives”

Traduction libre : il était clair qu’un même enfant pouvait recevoir un diagnostic de TED non spécifiés, Asperger ou autisme de différentes personnes selon les personnes qui posaient le diagnostic (…) il était aussi clair que ces enfants pouvaient recevoir un diagnostic différent à différents moments de leur vie.

Il existe aussi une grande disparité territoriale dans les aides financières et humaines aux États-Unis. Par exemple en Californie, les personnes diagnostiquées « autistes » avaient accès à des services et les personnes avec un diagnostic d’Asperger n’y avaient pas droit. Les parents insistaient donc souvent auprès des psychiatres pour que leur enfant ait un diagnostic d’autisme même s’il était Asperger afin qu’il puisse recevoir l’aide dont il a besoin. A l’inverse, dans une ville comme New-York City des aides étaient apportées aux personnes avec un diagnostic d’autisme et de syndrome d’Asperger. Dans ce cas les parents insistaient pour que leur enfant ait un diagnostic d’Asperger car cela était moins discriminant pour accéder aux écoles, notamment prestigieuses.

Pour apporter une réponse à ces problématiques le comité en charge de la rédaction des critères de diagnostic de l’autisme pour le DSM-5 a donc essayé de redéfinir ces critères pour qu’ils soient moins subjectifs, moins liés à la sensibilité du praticien et donner des directives claires à tous les professionnels. Dans le DSM-4 les critères de diagnostic étaient définis par la triade autistique :

  •  troubles des interactions sociales
  •  troubles de la communication sociale
  •  comportements répétitifs et restreints

Comme il existait des chevauchements entre les troubles des interactions sociales et les troubles de la communication sociale, la triade a été transformée en dyade :

Comparatif des catégories et critères diagnostics dans le DSM-4 et le DSM-5

Cette nouvelle dyade autistique englobe donc tous les profils autistiques, de la personne non verbale avec déficience intellectuelle à la personne verbale avec un haut niveau de fonctionnement. Afin de distinguer le niveau de difficulté des personnes une échelle de « sévérité de l’autisme » qui comporte trois niveaux a été établie.

Une différence notable existe aussi entre le DSM-4 et le DSM-5 dans le choix des sous critères de diagnostic. Dans le DSM-4 ce choix était entièrement laissé libre au praticien qui pouvait choisir sans restriction 6 items parmi les 12. Le surnom de « menu chinois » a été donné au DSM-4 en raison de cela. Le DSM-5 est plus restrictif et précise par exemple que les personnes diagnostiquées doivent présenter au moins deux des quatre critères qui concernent les comportements répétitifs et restreints.

Si cela a le mérite de mieux cadrer les diagnostics délivrés, cette grande rigidité est aussi un facteur d’exclusion de certains profils autistiques. Ainsi le professeur Fred Volkmar montre que seules 61 % des personnes diagnostiquées autistes avec le DMS-4 le seraient également avec le DSM-5 (Sensitivity and specificity of proposed DSM-5 diagnostic criteria for autisms pectrum disorder Running Head: DSM-5 ASD in Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, April 2012). Les personnes avec le syndrome d’Asperger sont les plus touchées et leur taux baisserait à 25 %. Les critères du DSM-5 semblent discriminer les personnes avec le plus d’habiletés cognitives.

Cette étude a été très critiquée lors de sa sortie, cependant plusieurs années après, d’autres études viennent confirmer cela. La dernière en date est une méta-analyse (une méta analyse est une étude qui regroupe l’ensemble des études réalisées sur un sujet particulier) réalisée en 2016.

Volkmar considère que l’impact de ces exclusions sera pleinement visible dans 10 ou 15 ans lorsque toutes ces personnes auront grandi. Pour beaucoup si elles avaient pu bénéficier d’une aide adaptée, elles auraient eu plus de chance d’inclusion dans la société. En étant livrées à elle même elles vont nécessiter bien plus de soutien une fois adulte.

Bilan cinq ans après la parution du DSM-5

Après cinq années de mise en place du DSM-5, les études montrent que les adultes autistes non diagnostiqués jusque là, les personnes avec une intelligence élevée et les femmes sont les plus susceptibles de passer au travers des mailles du diagnostic. C’est ironique de constater qu’au moment ou les chercheurs commencent à s’apercevoir que les femmes ont été exclues des critères de diagnostic pendant des décennies, le nouveau manuel mis en place accentue cet état de fait.

W. Mandy, chercheur et conférencier aguerri au University College London explique que :

“There is a fairly solid emerging evidence base that, on average, autistic girls and women score lower on measures of repetitive and stereotyped behaviors than do autistic males. You can begin to see how the move from DSM-4 to DSM-5 may be excluding some females on the basis of their less severe stereotyped behaviors.”

Traduction libre : il y a des preuves émergentes assez solides qu’en moyenne les filles et les femmes ont des scores plus faibles dans la catégorie des comportements répétitifs et restreints que les hommes autistes. On commence seulement à voir que le passage du DSM-4 au DSM-5 peut exclure certaines femmes en se basant sur des comportements répétitifs et restreints moins sévères.

De l’autre côté du spectre, certains des défenseurs des personnes autistes dites « sévères » sont également mécontentes. Comme les personnes qu’ils défendent peuvent avoir une déficience intellectuelle importante associée, ils trouvent que les critères regroupent des personnes trop différentes qui n’ont finalement pas grand-chose en commun. D’autant que les médias sont plus promptes à mettre en avant la figure des portraits de personnes autistes présentées comme des génies plein de succès, faisant presque oublier qu’il existe une population de personnes autistes plus en difficulté et qui requiert un accompagnement adapté.

Vers une modification des critères du DSM-5 ?

Une des solutions proposées pour rééquilibrer les chances de diagnostic des personnes laissées de côté par les critères du DSM-5 est de ne retenir qu’un seul sous critère de la catégorie « comportements répétitifs et restreints » au lieu des deux qui doivent aujourd’hui être visibles pour le diagnostic. Cette idée a été proposée par Frazier un scientifique en chef pour l’association Autism  Speaks. Cela aurait permis de retrouver la même validité qu’avec le DSM-4 sans perdre les spécificités du DSM-5. Cette proposition n’a pas été retenue par peur de faire gonfler artificiellement la prévalence  de l’autisme. La plupart des membres du comité sont opposés à un assouplissement des critères.

Il n’y a pas de révision prévue pour le moment concernant le DSM-5, mais ces écueils pourraient être pris en compte dans la construction de la version à paraitre du ICD 11 (Classification Internationale des Maladies CIM 11). Le brouillon de cette future version montre qu’elle est en partie calquée sur le DSM-5, notamment en ce qui concerne la réunification des différentes appellations (autisme, syndrome d’Asperger, TED non spécifiés…) sous un même label. Par contre une marge de manœuvre plus grande est laissée aux cliniciens et une distinction plus nette entre les personnes avec et sans déficience intellectuelle est opérée.

De plus ce manuel de la ICD 11 reconnait pour les personnes sans déficience intellectuelle que le diagnostic peut intervenir de manière tardive dans la vie de l’individu et que ces personnes peuvent recevoir en première instance un diagnostic pour dépression ou anxiété. Il met aussi en lumière la notion de camouflage et la porte à l’attention des cliniciens. Cela devrait permettre à plus de femmes autistes de recevoir un diagnostic adapté.

Mais cette future version de la ICD entraine également des débats :

  •  certaines associations de parents militent pour qu’une terminologie différente soit employée pour les personnes Asperger
  •  les chercheurs qui travaillaient sur les personnes Asperger avant le DSM-5 rencontrent des difficultés pour étudier ce public qui compte maintenant sept dénominations : autistes sans handicap intellectuel, autistes sans déficience intellectuelle, autistes avec des habiletés cognitives dans la moyenne, autistes intellectuellement capables, autistes cognitivement capables, autistes à haut niveau de fonctionnement, autistes à haut niveau cognitif (note de l’auteur : ces termes sont issus d’une traduction des termes anglophones employés dans le champs de la cherche sur l’autisme, certains termes ne sont pas utilisés en français ou ont un intitulé complètement différent).

Malgré les critiques, les experts s’accordent à dire que les progrès entrainés par le DSM-5 contrebalancent les points négatifs. Cependant, comme aucune modification des critères du DSM-5 n’est envisagée, il faudrait sensibiliser davantage les professionnels qui sont amenés à poser un diagnostic d’autisme aux spécificités des profils considérés comme « limites » par les critères actuels.


Source :

Spectrum News, Why the definition of autism needs to be refined, Lina Zeldovich, mai 2018




Le syndrome d’Asperger à l’honneur dans l’émission « Je t’aime, etc »

La thématique du syndrome d’Asperger est abordée dans l’émission « Je t’aime, etc » diffusée initialement le jeudi 15 mars 2018 à 15h10 sur France 2.

L’émission présente l’histoire d’un couple, Jessica et Benjamin, ensemble depuis 12 ans. Au cours de leur relation amoureuse, Jessica a découvert qu’elle était autiste Asperger. Cette love story est le point de départ pour présenter les caractéristiques du syndrome d’Asperger et les particularités de fonctionnement des personnes autistes.

Jessica a 15 ans lorsqu’elle rencontre Benjamin qui en a 18, dans un cours de théâtre. Ils sont d’abord amis et la difficulté de compréhension des signaux non verbaux lors des échanges va différer dans le temps la transformation en relation amoureuse.

Jessica devient professeur de langue, avant de faire un burn-out, épuisée par la gestion d’une classe de 40 élèves et le stresse que cela engendre. Pour elle c’est le commencement d’un questionnement personnel sur les origines de son mal-être. C’est le visionnage d’une vidéo sur l’autisme qui va servir de déclencheur et l’orienter vers un diagnostic d’autisme auprès d’un professionnel spécialisé.

L’émission explique que pour les autistes Asperger les capacités intellectuelles étant préservées, le diagnostic est plus difficile et ca n’est qu’à 27 ans que Jessica obtient le sien. Elle raconte que plus jeune qu’elle avait à coeur de bien s’intégrer. Pour cela elle reproduit le comportement des personnes non autistes afin de faire plaisir à autrui et de ne pas s’attirer d’ennuis.

Pour autant elle présente des caractéristiques typiques de l’autisme, comme un évitement du regard, une difficulté de compréhension de l’implicite et des jeux de mots ainsi qu’un embarras et de la timidité pour aller vers les autres et entrer en relation. Elle crée par la suite un blog (le nom n’est pas cité dans l’émission et je ne l’ai pas trouvé pour le partager) sur le syndrome d’Asperger afin d’informer les gens sur cette réalité.

L’émission aborde aussi la thématique de la difficulté d’obtenir un diagnostic, du fait de l’absence de déficience intellectuelle des autistes Asperger et de leur maitrise du langage. Cela s’explique aussi par les thèses psychanalytiques qui ont longtemps dominé le champ de la psychiatrie dans les pays francophones. Ce courant de pensée attribue les causes de l’autisme à une difficulté psychologique créée par les parents (et surtout les mères) du fait de leur soit disant « distance émotionnelle ». Les praticiens issus de ce paradigme ont une posture culpabilisante vis à vis des parents. Les intervenants rappellent qu’aujourd’hui les causes de l’autisme sont attribuées à des facteurs génétiques et/ou environnementaux.

Jessica explique qu’elle préfère une vie routinière, réglée, sinon cela la met en difficulté car elle a du mal à s’adapter aux changements. Elle prend souvent les éléments de langage au premier degré et peut se vexer ou mal interpréter les propos qui lui sont adressés.

Elle évoque également la perception sensorielle chez les personnes autistes (qui fonctionnent souvent en hyper ou hypo sensibilités), notamment le fait qu’elle n’aime pas être touchée.

Globalement c’est une émission qui présente plutôt bien le syndrome d’Asperger et qui a le mérite de s’éloigner des représentations médiatiques « exceptionnelles » souvent diffusées.

Il y a simplement quelques points qui prêtent à confusion :

  • l’association systématique entre personnes autistes Asperger et personnes à Haut Potentiel Intellectuel (QI supérieur à 130). Ce sont deux deux réalités qui peuvent ne pas se recouvrir. Les personnes autistes Asperger n’ont pas de déficience intellectuelle, cela signifie que leur QI est au dessus de 70. Ils n’ont pas forcément un Haut Potentiel  associé
  • le terme de « maladie » qui est employé une fois dans l’émission pour parler de l’autisme. L’autisme n’est pas une maladie car cela supposerait qu’il y ait une altération de la santé ou des fonctions par rapport à une condition initiale de « bonne santé ». Or, les personnes autistes naissent avec un fonctionnement différent qui n’est pas dû à un changement d’état.

Et quelques lieux communs :

  • la référence au film Rain Man pour illustrer la représentation des personnes autistes
  • la fameuse Sillicon Valley, présentée comme un eldorado pour les personnes autistes Asperger.

Vous pouvez visionner la vidéo ici :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=YIK7WaxqJt4?feature=oembed&w=1200&h=675]