Le projet Chatounets : les stéréotypies

Le projet Chatounets : les stéréotypies

Les stéréotypies font parties de la définition de l’autisme et appartiennent à une catégorie de comportements que le DSM-5 qualifie de « comportements répétitifs et restreints ». Selon le DSM, ce sont des modèles de comportements, d’intérêts ou d’activités restreints et répétitifs, tels qu’ils se manifestent par au moins deux des éléments suivants, actuellement ou dans l’enfance :

1. Caractère stéréotypé ou répétitif des mouvements, de l’utilisation des objets ou du langage,

2. Intolérance au changement, adhésion inflexible à des routines ou à des modes comportementaux verbaux ou non verbaux ritualisés,

3. Intérêts extrêmement restreints et fixes, anormaux soit dans leur intensité, soit dans leur but,

4. Hyper ou hyporéactivité aux stimulations sensorielles ou intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement.

Berkson définit les stéréotypies selon 5 critères :

  • Comportement volontaire,
  • Manque de variabilité du comportement,
  • Le comportement persiste dans le temps,
  • Le comportement ne change pas selon l’environnement,
  • Il est inhabituel par rapport à l’âge.

Il existe plusieurs sortes de stéréotypies :

  • Les stéréotypies motrices : elles correspondent à des mouvements répétitifs (balancement, flapping,…) ou des maniérismes moteurs (une démarche particulière ou une position du corps inhabituelle)
  • Les stéréotypies liées aux objets : le fait d’utiliser un objet pour une fonction qui n’est pas habituellement la sienne, ou de ne se servir que d’une partie de l’objet (comme ouvrir et fermer une portière d’une petite voiture en jouet). La personne prend souvent l’objet avec elle partout où elle va.
  • Les stéréotypies vocales, aussi appelées écholalies : c’est le fait de répéter un même son ou une même phrase souvent avec la même intonation que le modèle d’origine, comme par exemple une publicité entendue à la radio ou à la télévision
  • Les stéréotypies sensorielles : la recherche de stimulations sensorielles de manière répétée, comme par exemple regarder des lumières vives, rester à côté d’un ventilateur qui fait du bruit

Les stéréotypies ont longtemps été déconsidérées, perçues comme étant un signe extérieur de l’autisme qu’il faudrait supprimer car elles auraient un impacte négatif sur la vie des personnes. Cette analyse ne tient pas compte de la fonction que peuvent avoir les stéréotypies pour les personnes autistes. Ce sont des comportements d’autorégulation qui permettent à la personne autiste de mieux aborder son environnement, notamment lors de moments stressants, elles peuvent aussi servir de moyen de communication. D’une manière plus hédoniste, les stéréotypies peuvent procurer du plaisir aux personnes autistes qui s’y adonnent.

Certaines stéréotypies peuvent devenir trop envahissantes dans la vie des personnes et gêner les apprentissages ou les actes de vie quotidienne, comme se nourrir. Dans ce cas et selon les principes de l’analyse fonctionnelle, il convient de proposer à la personne un autre comportement alternatif qui permette de remplacer la fonction initiale de la stéréotypie pour la personne. Il est déconseillé de simplement supprimer la stéréotypie envahissante car elle a une fonction et c’est donc un besoin pour la personne. Une suppression nette peut entraîner des comportements défis encore plus conséquents pour la personne et son entourage.


Sources :

Reconsidérer les comportements répétitifs au sein de l’autisme 

Priscille MAROT, Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’État de Psychomotricien, Analyse fonctionnelle des stéréotypies d’un enfant porteur d’un Trouble du Spectre Autistique




Comment reconnaître l’autisme ? quelques traits autistiques expliqués

Cet article a été réalisé en partenariat avec Nathalie Saillard, qui a apporté ses connaissances techniques et théoriques et a permis de créer cette animation et de la rendre plus lisible et dynamique.

Comment reconnaître l’autisme ? c’est une question qui est souvent posée, surtout chez les parents qui cherchent des réponses pour expliquer les comportements hors normes de leur enfant.

Voici une présentation animée qui vous permettra de vous familiariser en image avec quelques traits autistiques parmi les plus souvent rencontrés chez les personnes autistes.

Il faut cliquer sur les flèches à gauche et à droite pour naviguer dans l’animation. Vous pouvez cliquer sur les éléments de la dernière page pour visionner les supports.

1. Des difficultés à se faire comprendre et/ou à comprendre les autres : absence ou retard de langage (pas ou peu de mots, phrases) sauf dans le cas des personnes autistes sans déficience intellectuelle qui peuvent développer le langage au stade normal pour un enfant voir précocement. Ils peuvent avoir un niveau de langage soutenu dès le plus jeune âge.

2. Contact oculaire absent mal dirigé ou fixe : fugacité, regard vague, périphérique. Il peut y avoir une absence de suivi visuel : le regard ne suit pas les mouvements dans l’environnement du bébé, par exemple le mouvement des parents qui entrent et sortent de la pièce, le mouvement d’une main qui bouge.

3. Absence d’intérêt pour les autres : Semble ignorer les autres ou être craintif à l’idée d’entrer en contact avec eux. Cela peut passer pour de la timidité ou de la maladresse sociale. Semble préférer l’isolement, la solitude et peut être fatigué et/ou énervé s’il n’a pas des temps sans interaction.

4. Difficulté dans les jeux d’imagination : absence ou pauvreté des jeux, notamment les jeux de faire-semblant ou qui demandent de l’imagination. Difficulté à inventer ou terminer une histoire.

5. Le langage en écholalie est aussi un signe qui permet de reconnaître l’autisme : c’est une tendance spontanée à répéter systématiquement tout ou une partie des phrases (d’une autre personne ou entendu lors d’une émission radio ou télévisée), en guise de réponse verbale. Il existe deux types d’écholalies :

  • l’écholalie immédiate : la vocalisation est immédiate ;
  • l’écholalie différée : la vocalisation intervient bien après que les mots reproduits ont été entendus et ce, quel que soit le contexte.

6. Les intérêts spécifiques : c’est une préoccupation pour un ou plusieurs centres d’intérêts hors la norme dans leur définition ou leur intensité. Ils peuvent aussi être de nature sensorielle.

7. Les gestes répétitifs (stéréotypies) : Une stéréotypie ou comportement stéréotypé est un ensemble de gestes répétitifs, rythmés sans but apparent, mais qui n’ont cependant pas le caractère compulsif des tics. Ces comportements auraient deux buts : favoriser l’évitement ou s’auto-stimuler. L’intensité de ces mouvements peut être augmentée par différents sentiments comme l’excitation, le stress, l’ennui.

8. L’utilisation des objets permet aussi de reconnaître l’autisme : manipulation étrange des objets comme par exemple les faire tournoyer, les aligner, les flairer. Préoccupation persistante pour certaines parties des objets : fait tourner la roue d’une petite voiture au lieu de jouer avec.

9.  Théorie de l’esprit : difficulté à se représenter les états mentaux d’autrui, ce que les autres pensent, ressentent.

10. Les personnes autistes ont des perceptions sensorielles un peu différentes du monde qui les entoure. Elles peuvent ressentir les choses soit trop fortement (on appelle cela des hypersensibilités), soit trop faiblement (on appelle cela des hyposensibilités). Une même personne peut présenter à la fois des hyper-et des hyposensibilités en fonction des sens sollicités mais également en fonction de son degré de fatigue, de stress et du contexte.

Si vous voulez plus d’information sur la question de comment reconnaître l’autisme, vous pouvez consulter cet article qui détaille les signes de l’autisme par tranche d’âge pour la petite enfance.