La résistance aux changements

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Beaucoup de personnes autistes ont une résistance aux changements, éprouvent des difficultés lors de certains types de changements ou ont des rigidités de fonctionnement.

Le projet Chatounets : la résistance aux changements

Cette résistance aux changements fait partie des caractéristiques de l’autisme, elle est classée dans les comportements répétitifs et restreints, qui sont un critère de diagnostic de l’autisme.

Ce schéma illustre les différentes catégories de comportements répétitifs et restreints.

Selon Peter Vermeulen, cette résistance aux changements est liée au fait que les personnes autistes perçoivent le monde comme chaotique et désorganisé à cause du mode de traitement de l’information de leur cerveau. Ainsi, ils sont à la recherche de règles et de scriptes pour établir des repères.

Les personnes autistes s’attachent surtout aux routines qu’elles ont crées elles-mêmes ou qui les concernent directement et peuvent être moins sensibles lorsque ce sont les autres qui changent leurs habitudes.

Afin de mettre de l’ordre dans le monde qui les entoure, les personnes autistes peuvent créer des routines par association. Par exemple, s’asseoir toujours à la même place pour manger ou aller boire un café tous les lundis après le travail. Ces règles deviennent des routines rassurantes et c’est lorsque celles-ci ne peuvent être mises en place que la résistance aux changements et les rigidités prennent de l’ampleur.

Au final, toutes les personnes, autistes ou non autistes créent des rituels pour rythmer leur vie. Mais chez les personnes autistes, ceux-ci occupent une place plus importante et les conséquences en cas d’impossibilité à les maintenir sont plus visibles que chez les personnes non autistes.

Selon les personnes, la résistance aux changements peut se manifester de plusieurs manières :

  • questions incessantes sur les raisons du changement
  • protestations
  • anxiété pouvant aller jusqu’à la crise d’angoisse
  • agressivité/colère

Les changements sont une vraie menace pour les personnes atteintes d’autisme, si rien ne se passe comme prévu ou comme leurs règles et leurs scriptes l’exigent, elles se sentent profondément déstabilisées et sont mal à l’aise

Peter Vermeulen

Il est a noté toutefois qu’en matière d’autisme aucun comportement ne saurait s’appliquer à toutes les personnes autistes de la même manière. Ainsi, certaines personnes autistes apprécient le changement (faire une nouvelle activité, réorganiser l’agencement des meubles…), mais c’est plus souvent le cas lorsque celui-ci est initié par elles.


 Comprendre les personnes autistes de haut niveau, Peter Vermeulen, 2013, Dunod 

Cet article a 6 commentaires

  1. Cayre Edwige

    Bonjour,
    Effectivement, j’avais des rythmes réguliers et intenses, ceux ci pourrissaient la vie de mon mari et m’a fille qui eux sont hp et apaisant mon fils qui me ressemble. Avec d’énorme effort, j’ai pu mettre dans mon planning mental du matin un paramètre l’imprévu (une grève par exemple) qui m’ordonnait de revoir mon organisation. Mon métier ma contrainte aussi à faire face aux imprévu et surtout mieux le vivre autrement qu’un déchirement douloureux. Et quand je repenses à certaines situations, je me faisait vivre un véritable enfer.
    J’ai encore du mal, car d’office je dit non et après je reviens sur ma décision en analysant le mal que je peux faire aux autres si je n’accepte pas la situation du moment tout en intégrant les émotions que je pourrais recevoir.
    Merci à vous.

    1. Phantom

      Merci pour votre partage d’expérience, c’est très riche. Ca n’est pas toujours facile de prévoir l’imprévu mais ca vient avec l’expérience, à force d’y être confronté, on fini par intégrer des situations toutes prêtes. Les méthodes de scénario sociaux fonctionnent bien pour intégrer des changements dans la routine. Vous pouvez imaginer votre journée type et essayer d’y intégrer des situations-surprises. Après ca dépend aussi d’autres paramètres, son niveau de fatigue par exemple.

  2. desbazeille

    Bonjour
    Quelles sont les raisons neurologiques qui amènent les autistes à refuser le changement.
    Bien Cordialement
    Renaud Desbazeille

    1. Phantom

      Bonjour, selon certaines théories cela serait lié à un surfonctionnement de la perception de l’environnement. Les fonctions exécutives sont aussi impliquées, c’est un ensemble de processus cognitifs dit de haut niveau, qui permet une adaptation de l’action dans un contexte nouveau et donc un ajustement de l’action face à son environnement.

  3. Triboulet veronique

    C’est tout à fait ça et le plus dure c’est d’avoir le discernement de le percevoir chez les personnes autistes sous peine de les faire souffrir

    1. Phantom

      oui il faut trouver le juste milieu entre l’apprentissage face aux changements et les moments où la personne ne peut absorber certains changements. Ca n’est pas facile.

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