Une recherche a montré un lien de dépendance entre le degré de harcèlement et l’apparition de difficultés ou de problèmes de santé mentale comme l’anxiété, l’hyperactivité, les stéréotypies et comportements d’auto-agressivité.
Ces résultats concordent avec la littérature internationale sur cette thématique, qui indique que les enfants qui sont victimes de harcèlement sont plus susceptibles que leurs pairs de présenter divers problèmes de santé mentale, qu’ils soient internalisés ou externalisés (Delfabbro et al.2006; Grills et Ollendick 2002; Haynie et al.2001; Mitchell et al.2007; Nansel et al.2001, 2003, 2004; Ybarra et Mitchell 2004, 2007). Le harcèlement est stressant pour les enfants autistes et a un impact négatif sur le concept de soi. Ces deux éléments sont associés à des problèmes de santé mentale (Grills et Ollendick 2002; Marsh et al. 2001; Nansel et al. 2004; O’Moore et Kirkham 2001).
Au delà des troubles que cela entraîne au niveau de la santé mentale et physiologique, le harcèlement peut aussi conduire les enfants à refuser d’aller à l’école. Comme l’explique Tony Attwood, le refus scolaire aura un effet négatif sur le développement scolaire et social et peut conduire un élève à abandonner complètement l’école. Cela aura des conséquences sur l’emploi futur et créera un besoin de prestations et d’accompagnement spécifique. Les comportements associés au refus d’école sont également stressants pour les parents et les frères et sœurs, et préoccupent l’école et les enseignants.
Un rapport de 2011 du ministère de l’éducation nationale pointe les conséquences du harcèlement sur la santé physiologique pour tous les enfants, pas seulement ceux qui sont autistes. Ainsi cela peut se traduire par des vomissements, évanouissements, maux de tête, de ventre, problèmes de vue, insomnie et de faiblesse du système immunitaire. Certaines victimes peuvent développer des troubles du comportement, souffrir de troubles alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie.
L’enfant peut aussi développer un trouble anxio-dépressif pouvant aller jusqu’à une conduite suicidaire car un sentiment de désespoir, chez un enfant fragilisé par une situation qu’il juge insurmontable, peut conduire à un passage à l’acte suicidaire.
C’est tellement ça. Moche et destructeur, nous avons valorisé notre fils toute sa primaire seul, jusqu’à nous dire que notre enfant avait “Trop d’education”.
Aucune aide, du corps enseignant, j’ai fait du forcing pour un rdv au cmp, afin qu’il se construise avant le college que 3 rendez vous et aucun compte rendu. Nous avons juste pu voir avec le college qu’il soit séparé des eleves du village, ce qui a ete fait et lui a permis de voir d’autre horizon sans souffrance mais quand enfant mutisme, dur dur.
Pas écouter par les généralistes depuis bb, il a fallu un attendre ses 20 ans pour avoir un diagnostique après un début de dépression.
Alors ne faite pas comme moi, bouger les professionnels et faite vous aider si on vous prend pas au sérieux.
C’est terrible de lire votre témoignage. Il est vrai qu’un diagnostic tardif a tendance à aggraver les situations de harcèlement car les pairs et enseignants ne comprennent pas pourquoi la personne à des comportements qui peuvent sembler étranges, alors qu’une fois qu’on sait que la personne est autiste on peut un peu plus expliquer ce qu’il se passe. J’espère que votre fils va mieux.
Pour ma fille de 16ans,,autiste asperger, diagnostiquée à 12 ans, le harcèlement a commencé dès la maternelle avec des questions récurrentes des autres élèves de village: pourquoi tu souris pas?, tu es triste? Tu veux pas jouer? Cela s’est accentué avec l’entrée en CE1 en sautant le CP car elle a su lire d’elle même en grande section. Les autres élèves lui disaient qu’elle avait triché, que c’était la chouchoute de l’institutrice et que c’était une intello. Ces remarques paraissent dérisoires sorties du contexte mais à longueur de journée et tout le temps. Ça détruit. Nous avons fait exprès de l’envoyer dans un grand collège hors secteur mais la situation s’est très vite dégradée. Elle a fini par être descolarisée. Ensuite, elle fera les cours par correspondance. Le collège était informée du harcèlement mais n’a rien géré. Ma fille a dû dénoncer ses harceleurs qui ont été reçu par la CPE et faire des excuses à ma fille. Ensuite, cela a été pire.
oui malheureusement parfois même quand le harcèlement est connu il continue. J’espère que les études par correspondance lui conviennent et qu’elle va un peu mieux. Il faut faire attention aux conséquences à longs termes qui peuvent apparaître plus tard, peut être lui proposer un suivi psychologique si elle en ressent le besoin.
J’ai lu avec attention votre article. Je suis professionnel au sein d’un Sessad pour enfants avec autisme. Vos conseils vont pouvoir m’aider un peu plus sur l’accompagnement que l’on peut faire avec les enfants que nous suivons dans les écoles. En toute Humilité, je fais mon travail du mieux possible pour SENSIBILER tous les partenaires avec qui nous travaillons. C’est très intéressant de voir les personnes qui essayent de mettre des choses en place. On se dit que le travail et la connaissance des problématiques autistiques font leur chemin. Pas à pas avec PATIENCE et CONVICTION. J’ai eu l’occasion de faire de la sensibilisation à l’autisme avec des photos pour les petits de maternelle et on voit assez rapidement que les changements s’opèrent. Pour anecdote, un petit garçon du milieu ordinaire m’a dit ” Monsieur, vous savez aujourd’hui je vais jouer avec mes copains mais demain c’est promis je jouerai avec X “. C’est important de travailler cela très tôt avec eux et l’entretenir du mieux possible. Cette année on va essayer de faire une sensibilisation auprès des parents de la classe d’un enfant avec autisme. A suivre donc …. .
En tout cas, je souhaite bon courage aux parents et aux enfants qui ont témoigné. Ne baisser pas les bras.
Sincères salutations et merci à l’équipe de COMPRENDRE L’AUTISME pour vos articles.
LV
Merci pour votre travail de sensibilisation. C’est très important d’agir au quotidien sur le terrain au plus près des élèves pour leur expliquer.